dimanche 19 juillet 2015

Jour 9 - Quitte à pas pécho, on tente de pêcher

Lundi 13 juillet 2015, Roumanie

07h30 - Après une nuit fortement agitée où l'on a été dérangé par les chiens errants une grande partie de la nuit, le village se réveille: on entend des coqs chanter, des bovins meugler, des cochons grogner et des villageois parler entre eux. Matthieu se retourne, lève la tête et nous annonce qu'un petit vieux nous regarde. Encore endormi, Ludo ouvre les yeux et voit une tête au travers de la tente d'un vrai petit vieux avec toutes les rides du monde qui nous observe d'un air amusé. Il tente de nous parler en roumain et nous, encore à moitié endormi, ne comprenons que dalle.
Il ramène la moitié du village. Ce vieux ramenait ses chèvres, ses moutons et ses vaches dans le champ dans lequel on dormait pour les faire brouter.
Ne comprenant pas forcément s'il souhaite que l'on parte ou si l'on peut rester, on plie bagage sous l’œil observateur du vieux, qui semble ne jamais avoir vu de tente avant et semble très impressionné par cette technologie.
Photo: Ludovic Delafontaine ©
08h15 - Endormis, on met cap sur une route qui indiquait la possibilité de pêcher le soir d'avant. On roule sur un chemin de sable où l'on a peur de rester coincé avec la voiture. On trouve un petit coin sympathique et tentons de pêcher: il faut d'abord enlever les protections en plastique de l'hameçon sans se blesser (ce qui n'est pas facile contrairement à ce que l'on pourrait penser !), comprendre comment lancer la canne à pêche pour que le hameçon parte sans ce le reprendre dans l’œil... Que ça paraît compliqué...
Un pêcheur arrive au loin et se pose non loin de nous. On essaie toujours d'améliorer notre technique de pêche... Le pêcheur, après un très mauvais lancer d'un d'entre nous, rit et s'approche de nous pour nous montrer comment faire. Il ne parle pas autre que roumain, mais nous le comprenons assez facilement.
"Le roumain est ce que le Romanche est à la Suisse: un mélange entre de l'italien, du français et du polonais" Ludo
Il nous donne des conseils, nous montre comment faire, nous présente son matériel (bien plus léger et simple à manier que notre poutre qui nous sert de canne à pêche), nous le prête, refait le nœud de l'hameçon correctement (sans le flotteur). On améliore notre technique petit à petit jusqu'à ce que ça devienne un mécanisme. La pêche est reposante: on lance le hameçon, on le ramène et on recommence. Ça vide la tête, il fait beau et on a le temps.
On n'attrapera pas de poissons, ni même le pêcheur, mais on s'est découvert une nouvelle passion.
Photo: Ludovic Delafontaine ©
Photo: Ludovic Delafontaine ©
Photo: Yannis Ansermoz ©
Photo: Ludovic Delafontaine ©
Photo: Ludovic Delafontaine ©
11h15 - On décide de se mettre en route. Yannis crache par la fenêtre:
"Putain, j'ai craché sur ma portière !"
On ramène le pêcheur chez lui en voiture en le remerciant pour son aide et ses conseils.  
Mănicești → Băiculești → Curtea de Argeș 
12h30 - Pause manger à LIDL. On refait le plein à St. Curtea de Argeş. 634 km depuis le dernier plein.
Albestii → Arges (rivière) → Oeștii Pământeni → Corbeni (Corps béni, hoho) → Căpățânenii Ungureni 
13h10 - En route pour la Slovaquie, on passe à travers les montagnes. Sur un barrage, un film est en train d'être tourné avec des jolies danseuses. Ludo les salue au passage et on les entend s'exprimer en roumain "Oh des suisses" ! On sait, on est cool :)
Photo: Ludovic Delafontaine ©
Photo: Ludovic Delafontaine ©
Photo: Ludovic Delafontaine ©
On décide de faire une pause proche de bâtiments désaffectés où il est question d'un chantier surveillé. Ne parlant que français (et encore), on prend le risque de visiter la nature avoisinante et son lac artificiel. Un appareil avec un gros "REC" clignote. On s'imagine qu'il s'agirait peut-être d'un WiFi.
"Y a un WiFi qui s'appelle "REC". Tu crois que le mot de passe est "Tomme" ?" Ludo
On passe la rivière Raoul Lapra.
Photo: Ludovic Delafontaine ©
Photo: Ludovic Delafontaine ©
Photo: Yannis Ansermoz ©
Photo: Ludovic Delafontaine ©
14h37 - Première pluie depuis la Suisse. Il y a même de la neige car nous sommes dans les montagnes à 1587 mètres.
14h42 - On grimpe, on grimpe: 1698 mètres. On n'est pas encore au sommet du col.
Photo: Ludovic Delafontaine ©
15h15 - Grosse pluie sur la descente du col. On tombe de sommeil et faisons une turbo-sieste sur une place de stationnement (bon réflexe Yannis :)).
15h40 - On repart et Matthieu et Yannis tentent de refaire la blague du road tripeur, mais Ludo vieille et sait se réveiller quand quelque chose se trame. L'ambiance sur la route est tropicale: il y a de la verdure partout et l'eau s’évapore sur la route.
Laita (rivière) → Cârțișoara → Opatu (rivière) → Srorei (rivière)
Il s'arrête de pleuvoir.
"Et voilà, on a sauté l'averse. Dommage qu'on ait sauté que l'averse !" Yannis
Sârata (rivière) → Porumbacu de Jos → Porumbacu (rivière) → Olt (rivière) → Bradu → Trinkbach (rivière) → Cibin (rivière) → Hambiei (rivière) → Valeracei (rivière) → Viadnet (rivière) → Amnas (rivière) → Secaş (rivière) → Bustia (rivière) → Girbova (rivière) → Câbnic (rivière) → Volea Calesa (rivière) → Saltina (rivière) → Selaz (rivière) → Pianu (rivière) → Cioara (rivière) → Saratii (rivière) → Cugin (rivière) → Vaidei (rivière) → Romos (rivière) → Oraştiç (rivière) → Priraz (rivière) → Turdaş (rivière) → Valeo Fara Nume (rivière) → Sliei (rivière) → Bargad (rivière) → Canal (rivière) → Lertej (rivière) → Mureş (rivière) → Mintia → Vetel → Leşnic → Săcămaș → Ilia → Gothatea → Gurasala → Câmpuri-Surduc → Surduc → Tătărăști → Burjuc → Zam → Ilteu → Toc
Y a beaucoup trop de rivières dans ce pays !
Photo: Ludovic Delafontaine ©
Photo: Ludovic Delafontaine ©
Photo: Ludovic Delafontaine ©
17h40 - Nous souhaitons trouver un endroit où pêcher suite à la bonne expérience du matin et tâchons de trouver un coin avec un lac/une rivière afin de pouvoir réessayer la chose. Nous localisons ce qui semble être un lac sur Google Maps et trouvons une route sur le bord de la route qui nous mène au milieu des champs (au calme ! on va enfin pouvoir dormir !). Pour cela, il nous faut d'abord débarrasser du milieu de la route un arbre tombé avant de passer.
On se trouve un petit coin au milieu des arbres et parquons la voiture dans le champ, où on la coince entre deux sillons. On s'occupera de la décoincer le lendemain.
Photo: Ludovic Delafontaine ©
18h40 - Notre spot se situe assez loin de la route mais tout proche des rails du train. Les champs sont grands et il n'y a absolument rien aux alentours et nous n'avons pas (encore) trouvé le fameux lac/la fameuse rivière indiquée sur Google Maps. Mais il n'est pas trop tard ! Le picnic dans le sac à dos, chaussures de marche lassées, on peut partir jouer aux explorateurs. Les hautes herbes sont hautes et il faut traverser les rails pour aller en direction du lac. Un mur de plantes vertes (dont des ortilles, yeah) nous bloque le passage et Ludo, toujours équipé de son couteau suisse, se fraye un chemin jusque sur les rails. Aucun train à l'horizon, on passe de l'autre côté. Il nous faut traverser des champs de maïs avec un canard qui s'envole et nous fait sursauter. Nous sommes censés déjà être au niveau de la tâche d'eau de Google Maps, mais il n'y a que des champs et des arbres... Nous cherchons en vain un passage qui nous mènera à destination... 19h30 - Nous faisons demi-tour, repassons les rails, retrouvons notre campement et mangeons. Fais faim ici. Du thon, du maïs, c'est bon.
Photo: Ludovic Delafontaine ©
Photo: Ludovic Delafontaine ©
Photo: Ludovic Delafontaine ©
Photo: Ludovic Delafontaine ©
Photo: Yannis Ansermoz ©
21h00 - Nous sommes enchantés de pouvoir dormir au calme (des trains passent de temps à autre, mais ce n'est rien comparé aux nuits précédentes), on s'endort telles des masses... zZz...

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